07 Jan Maïlis Jeunesse, professeur de théâtre des 4-5 ans et 6-10 ans
– Pouvez-vous vous présenter ? Nous définir votre métier ? Votre parcours artistique ?
Je m’appelle Maïlis Jeunesse, je suis née dans le sud de la France dans un territoire rural. Je suis actrice, metteuse en scène, directrice artistique, productrice, formatrice, poétesse, musicienne, violoniste, saxophoniste, chanteuse et maman !
A 16 ans, je suis partie vivre en Espagne, puis à 19 ans, à Los Angeles. Je suis trilingue : Français, Italien et Espagnol.
J’ai ensuite monté ma Compagnie de théâtre et tout en continuant à me former en tant que comédienne, j’ai décroché un stage à la DGA, le syndicat des réalisateurs Américains.
Je me suis ensuite installée aux Émirats Arabes Unis pour travailler 3 ans pour le festival de cinéma Middle East International.
J’ai été, par la suite, recrutée par le Festival de Cannes, et y ai travaillé durant 10 ans ; mais je souhaitais être devant la caméra et non productrice.
– Qu’enseignez-vous à la Compagnie Maya ?
J’ai rejoint la Compagnie Maya par envie de transmission. Ce qui m’a plu, c’est que la Compagnie Maya ouvre la porte au handicap, notamment avec la Langue des Signes.
Je donne deux cours de Théâtre le samedi pour les enfants de 4-5 ans et pour les 6-10 ans. Je dirige aussi l’atelier duo Parent-Enfant Théâtre & Émotions.
– Comment se sont passés vos premiers ateliers ?
Lors du premier cours, je me suis rappelée à quel point c’était chouette d’être entourée d’enfants qui sont en pleine croissance, en flux continu d’énergie… Et ça me permet d’apprendre en permanence.
– Quelles sont les qualités à avoir pour travailler avec les enfants ?
La patience et l’amour. Toujours penser que quand l’autre n’arrive pas à faire quelque chose, il s’agit de l’éduquer avec amour. Les enfants sont des êtres bienveillants qui ont envie de bien faire.
– A quoi faut-il faire attention ?
Je fais attention au respect, à la vitesse. Je mets un point d’honneur à ce qu’il y ait de l’écoute. Parfois, j’arrive avec un panel d’exercices, mais je fais en fonction du moment, de l’instant présent.
Je propose des jeux comme Lucky luke ou Yiha, en me battant contre l’injonction d’être le meilleur et le plus fort.
– Comment dirige-t-on un enfant ? Notamment dans l’activité artistique ?
Avec bienveillance, amour et patience, je répète beaucoup. J’essaie la diversité des manières d’apprendre.
Je travaille notamment tout à l’oral et non à l’écrit. Comme un conte Africain, tout à l’oral.
Je pars de l’impulse des enfants, je ne les dirige pas vers quelque chose. Je pars toujours de ce que eux ont envie de faire. Je le fais pour eux. Je ne cherche pas à les contraindre, ils doivent se sentir libres et à l’écoute d’eux-mêmes. Les enfants sont authentiques.
– Vous dirigez aussi les ateliers duo Parent-Enfant Théâtre & émotions ? Pouvez-vous nous en parler ?
Les parents sont souvent surmenés et les enfants font les frais de ce surmenage. Il s’agit dans cet atelier de réinjecter du lien, retravailler l’écoute, la bienveillance, savoir dire ses émotions en temps réel. C’est un retour à l’honnêteté de ce qu’on ressent.
– Quels sont les retours des parents en général ? Et des enfants ?
Je fais un bilan avec les enfants à la fin de chaque atelier en prenant 5 minutes, ils ont besoin de travailler à chaud. Je leur demande ce qu’ils ont aimé et pas aimé.
Avec les parents, j’organise un café/croissants pour les rencontrer tous, en parlant de leurs attentes, du spectacle… Cela facilite les rapports humains.
– Qu’aimez-vous le plus dans votre métier de professeur de théâtre ?
J’aime la générosité et la liberté des enfants, leur authenticité et leur énergie. Ils sont tellement drôles, sensibles, joyeux…
– Quelles sont vos dernières actualités ?
Je joue au Théâtre Saint-Georges dans Le Malade Imaginaire, je vais ensuite le jouer au Ranelagh, mis en scène par Jean-Philippe Daguerre.
J’ai écrit un spectacle Adamar entre dans la trajectoire d’une génie, spectacle jeune public de médiation des mathématiques, de l’informatique et du genre, qui va se jouer dans des écoles. J’y joue du violon.
J’ai réalisé 3 films en 2019 et 2020. Je suis en train d’écrire une série de 5 x 2 minutes sur la parentalité, c’est de la dramédie et un long métrage. J’écris aussi des poèmes.
Je vais tourner dans un film, qui est une adaptation du Lyon et du rat, avec le collectif le Labo du 7, Wetoo festival.
Et je joue dans le film de ma fille co-écrit avec son papa : Un jour exceptionnel.
-Pouvez-vous nous raconter un bon souvenir ?
Un petit garçon m’a amené un jour une rose, le jour où j’ai justement tourné le film avec le père de ma fille et ma fille.